Plan de déplacement en entreprise : kézako ?
Le Plan de Déplacement Entreprise (PDE), désormais appelé Plan de Mobilité, est un dispositif clé mis en place par les entreprises pour organiser, optimiser et réduire l’impact des déplacements professionnels. Il vise à favoriser des modes de transport durables tout en prenant en compte les besoins des salariés. En plus de contribuer à la transition énergétique, ce dispositif soutient les entreprises dans leur démarche de Responsabilité Sociétale (RSE) et améliore leur réduction des coûts liés aux trajets. La mise en place d’un Plan de Mobilité devient ainsi une opportunité pour allier performance économique et réduction de l’empreinte écologique.
Pourquoi déployer un plan de déplacement en entreprise ?
Une obligation légale
Le Plan de Mobilité s’inscrit dans le cadre de la transition énergétique et du développement durable. Mentionné pour la première fois dans la Loi de solidarité et de renouvellement urbain de 2000, il vise à encourager les entreprises à optimiser les déplacements de leurs salariés. Toutefois, il ne s’agissait alors pas d’une obligation stricte.
Codifié dans le code des transports en 2010, c’est avec la Loi de Transition Énergétique pour la Croissance Verte de 2014, que le PDE devient une obligation légale.
Depuis le 1er janvier 2018, les entreprises de plus de 100 salariés, situées dans un Plan de Déplacement Urbain (PDU), doivent déployer un plan de mobilité pour limiter l’impact environnemental des trajets domicile-travail. Ce seuil a ensuite été abaissé à 50 salariés par la Loi d’Orientation des Mobilités (LOM) de 2019, rendant ainsi cette obligation plus large.
L’évolution a pour objectif de réduire les émissions de gaz à effet de serre et d’améliorer l’efficacité des transports dans les zones urbaines. En cas de non-respect, des sanctions peuvent être appliquées telles que le retrait des aides financières de l’ADEME.
Une mesure environnementale
Le Plan de Mobilité est une réponse directe aux enjeux environnementaux, visant à réduire l’empreinte écologique des déplacements professionnels. De fait, les trajets pendulaires (domicile-travail) représentent une part importante des émissions de gaz à effet de serre, notamment dans les zones urbaines où la voiture est souvent privilégiée.
En optant pour et en encourageant des alternatives durables, telles que les mobilités actives (vélo, marche) ou en incitant à l’utilisation des transports en commun, les entreprises contribuent entre autres à limiter la pollution atmosphérique, réduire les embouteillages.
Un levier de performance et de bien-être
Au-delà de son impact environnemental, le Plan de Mobilité représente un levier stratégique pour améliorer la performance des entreprises. Il permet de réduire les coûts associés aux déplacements des salariés – abonnements ou indemnités de transport-. Des actions comme le covoiturage ou le télétravail y contribuent directement.
En matière de bien-être, offrir des alternatives de transport flexibles, permet de réduire le stress lié aux trajets quotidiens et d’améliorer la qualité de vie des employés. Ce gain de temps et d’énergie se traduit également par une meilleure productivité et un équilibre entre vie professionnelle et personnelle. Les entreprises investissant dans ces solutions gagnent en attractivité, ce qui devient un atout pour recruter et fidéliser les talents.
Comment mettre en place un plan de déplacement en entreprise ?
Les étapes clés
Étape 1 : Cadrer la démarche en interne. Cela implique d’informer la direction générale et de désigner un ou plusieurs référents mobilité. Il est crucial de poser un cadre clair et de définir des objectifs stratégiques à atteindre, en lien avec les enjeux de mobilité, de climat, de qualité de vie au travail ou encore de RSE.
Étape 2 : Le diagnostic mobilité. Il permet de dresser un état des lieux des pratiques actuelles de déplacement des salariés, grâce à des enquêtes internes ou aux données existantes. Ce diagnostic inclut également l’analyse de l’accessibilité du site (transports publics, voirie, pistes cyclables, stationnement), ainsi que des contraintes propres à l’entreprise.
Étape 3 : Le Plan d’action. Un plan d’action opérationnel est construit sur la base du diagnostic. Le tout afin de fixer les objectifs, les indicateurs de suivi, le budget associé, ainsi qu’un calendrier de déploiement. Il réunit un ensemble de mesures concrètes, priorisées en fonction des besoins : encouragement au vélo, soutien au télétravail, incitations au covoiturage, adaptation des horaires, services de mobilité partagée, etc. Les étapes de budgétisation, planification ainsi que définition d’indicateurs de suivit sont indispensables !
Étape 4 : La phase de déploiement. Une fois le plan d’action validé, vient la mise en oeuvre progressive des mesures (en concertation avec les équipes concernées). La réussite de cette phase repose sur une communication claire, un accompagnement adapté ainsi qu’une mobilisation effective des moyens logistiques et humains.
Étape 5 : Évaluation des résultats. Enfin, un suivi régulier permet d’évaluer les résultats, d’ajuster les mesures et de garantir la pérennité et cohérence du plan. Cette étape repose sur des indicateurs concrets. On y retrouve : taux d’usage des alternatives à la voiture individuelle, évolution des distances parcourues, retour des salariés, etc.
Les acteurs impliqués
La réussite d’un plan de mobilité repose sur une approche collaborative. Plusieurs acteurs sont impliqués, à savoir :
- L’entreprise : elle joue un rôle clé en tant qu’initiatrice du plan. Elle est responsable de mobiliser ses ressources internes pour mettre en place et soutenir la démarche.
- Le référent ou chargé de mission mobilité : poste essentiel pour coordonner l’ensemble des actions liées au plan de mobilité. Il assure les liens avec les partenaires extérieurs. Aussi, il pilote le projet en interne et facilite l’appropriation des enjeux par les équipes. La direction ne nomme pour garantir que le projet avance efficacement et en accord avec les objectifs stratégiques de l’entreprise.
- Les salariés : Leur implication dès le départ est primordiale. Ils peuvent exprimer leurs besoins réels et co-construire des solutions adaptées. Leur participation active garantit que le plan de mobilité réponde à leurs attentes et préoccupations.
- L’ADEME : L’agence accompagne les entreprises tout au long de leur démarche. Elle met à disposition des outils et des dispositifs d’aide pour faciliter la mise en œuvre du plan.
En définitive, le Plan de Mobilité ne se limite pas à une série de mesures techniques : il traduit une volonté de repenser collectivement nos façons de nous déplacer. En intégrant les enjeux humains, environnementaux et économiques, il ouvre la voie à une culture d’entreprise plus durable et plus résiliente.
